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Si
ce qu’on est en train de raconter à Washington était vrai, que les USA
ont été pris par surprise par l’offensive irakienne de l’Etat islamique
en Irak et au Levant (EIIL), le président Obama devrait immédiatement
destituer les dirigeants de la Communauté d’intelligence, formée par la
CIA et par de nombreuses autres agences fédérales qui espionnent et
conduisent des opérations étasuniennes secrètes à l’échelle mondiale.
Sans
aucun doute, au contraire, ont-ils été félicités, en privé, par le
président. L’EIIL est en fait fonctionnelle à la stratégie étasunienne
de démolition des Etats à travers la guerre secrète. Plusieurs de ses
chefs proviennent des formations islamiques libyennes qui, d’abord
classifiées comme terroristes, ont été armées, entraînées et financées
par les services secrets étasuniens pour renverser Kadhafi.
Est-il possible que la CIA et
les autres agences étasuniennes –dotées d’un dense réseau d’espions, de
drones efficients et de satellites militaires- fussent ignorants du fait
que l’EIIL préparait une offensive massive contre Bagdad, annoncée par
une série d’attentats ? Evidemment non. Pourquoi alors Washington
n’a-t-il pas donné l’alarme avant le début de cette offensive ? Parce
que son objectif stratégique n’est pas la défense, mais le contrôle de
l’Etat irakien.
Après
avoir dépensé dans la seconde guerre en Irak plus de 800 milliards de
dollars pour les opérations militaires, qui se montent à 3mille
milliards si l’on considère tous les coûts y compris ceux sanitaires,
les Etats-Unis voient maintenant la Chine de plus en plus présente en
Irak : elle lui achète environ la moitié de sa production pétrolifère,
en forte augmentation, et effectue de gros investissements dans son
industrie d’extraction. Pas seulement. En février, durant la visite du
ministre des Affaires étrangères Wang Yi à Bagdad, les deux
gouvernements ont signé des accords prévoyant aussi des fournitures
militaires par la Chine. En mai le Premier ministre irakien Nouri
al-Maliki a participé à Shanghai, à la Conférence sur les mesures
d’interaction et de renforcement de la confiance en Asie, avec Hassan
Rouhani, le président de l’Iran. Pays avec qui le gouvernement al-Maliki
a signé en novembre dernier un accord, défiant l’embargo voulu par
Washington, qui prévoit l’achat d’armes iraniennes pour un montant de
195 millions de dollars. C’est sur ce fond que se place l’offensive de
l’EIIL, qui met le feu à l’Irak en trouvant une matière inflammable dans
la rivalité sunnites-chiites acérée par la politique de al-Maliki. Ceci
permet aux Etats-Unis de relancer leur stratégie pour le contrôle de
l’Irak. Dans ce cadre on ne perdra pas de vue le plan, qu’a fait passer
au Sénat en 2007 l’actuel vice-président Joe Biden, qui prévoit « le
décentrement de l’Irak en trois régions semi autonomes : kurde, sunnite
et chiite », avec un « gouvernement central limité à Bagdad ».
Manlio Dinucci
Edition de mardi 17 juin de il manifesto
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

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