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Τετάρτη 24 Ιουνίου 2015

En Italie une école de drones militaires Predator




predator school
Il y a une semaine, au Salon aérospatial du Bourget à Paris, la Direction des armements aéronautiques du Ministère italien de la Défense a signé un contrat avec la canadienne Cae pour la réalisation à Amendola (Foggia, Pouilles) de la première école de vol européen de drones militaires Predator (Prédateurs) de létasunienne General Atomics. Un précédent contrat prévoyait la fourniture dun simulateur de vol seulement pour le modèle MQ-1 Predator, alors que le nouveau permet dentraîner aussi les télépilotes pour le Predator B/MQ-9 Reaper, les deux étant en dotation à laéronautique italienne. Ainsi se réalise le rêve de Roberta Pinotti (ministre italienne de la défense) qui avait annoncé le projet au « Colloque sur lavenir de la domination aérospatiale nationale et européenne » (Florence, 24 octobre 2014).
Projet soutenu par le Pentagone, dans les écoles duquel se sont entraînés jusquà présent  les télépilotes européens des Prédateurs : comme il doit aujourdhui former plus de télépilotes de drones que de pilotes de chasseurs-bombardiers, le Pentagone a besoin dautres centres dentraînement dans lenvironnement Otan. Laéronautique italienne et celles des autres pays Ue appartenant à lOtan disposeront ainsi, dici 2016, de lécole dAmendola. Ici, les télépilotes européens seront entraînés à des missions soit de reconnaissance et identification dobjectifs, type celles effectuées jusquà présent par les Prédateurs utilisés par laéronautique italienne, soit dattaque avec les MQ-9 Reaper, type celles effectuées en Afghanistan, Pakistan, Irak, Yémen, Somalie et autres pays.

Le Reaper (Broyeur, de vies humaines évidemment), long de plus de 10 mètres et avec une envergure dailes de 20 mètres, peut être armé de 14 missiles AGM-114 Hellfire (Feu de lenfer), en plus de deux bombes à guidage laser GBU-12 Paveway II ou GBU-38 JDAM à guidage satellitaire. Les télépilotes, assis devant les écrans de leur console à des milliers de kilomètres, une fois repéré la « cible » par lintermédiaire de senseurs électro-optique et autres du drone, commandent avec leur joystick le lancement des missiles et des bombes.
Cest la nouvelle façon de faire la guerre, présentée comme « chirurgicale ». Les « dommages collatéraux » sont cependant fréquents : pour toucher un présumé terroriste, les drones killer détruisent souvent toute une maison en tuant des femmes et des enfants, ou bien le télépilote confond-il un groupe de gens à un mariage avec un dangereux groupe armé et lance le « Feu de lenfer » à tête thermobarique ou à fragmentation ; ou bien il le lance parce quil est stressé par les horaires épuisants à la console.
Cest à tout cela que contribuera lécole européenne de drones militaires, dont la localisation en Italie nest pas fortuite. LItalie a été la première dans lUe à acquérir les Predator étasuniens et à les utiliser dans les « missions » internationales (Afghanistan, Irak, Libye, Corne dAfrique), la première qui a permis aux drones militaires dopérer dans lespace aérien national en mettant en danger les vols civils.    De Sigonella (base étasunienne à Catane, Sicile) opèrent depuis des années les drones Global Hawk (Faucons mondiaux), ainsi que des Prédateurs armés, de la US Navy. Dans cette même base entrera en fonction à partir de 2016 le système Ags de lOtan qui, avec Global Hawk, surveillera une vaste zone, de lAfrique au Moyen-Orient, en soutien des opérations de lOtan. Lutilisation des drones militaires sintensifiera avec la mission Ue « contre les trafiquants dêtres humains en Méditerranée », passe-partout dune opération sous direction Otan pour une intervention militaire en Libye.
Et la ministre Pinotti, en visitant Amendola, pourra féliciter les télépilotes des Prédateurs, comme le fit dans cette même base le Premier ministre DAlema (Parti démocrate de gauche) quand, le 10 juin 1999, il félicita les pilotes italiens qui avaient bombardé la Yougoslavie, en soulignant quils avaient fait « une grande expérience humaine et professionnelle ».
Manlio Dinucci
Edition de mardi 23 juin 2015 de il manifesto
Traduit de litalien par Marie-Ange Patrizio
Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres:  Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.
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