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Τετάρτη 26 Αυγούστου 2015

La Grèce est l’avenir de la France

La presse tresse des lauriers à François Hollande sans réaliser que la situation de notre pays n’a pas grand-chose à envier à celle de la Grèce !

La France serait-elle une Grèce comme une autre ?
Et François Hollande pavoisa. Le président des câlins et des bisous, comme il s’est lui-même baptisé, a pris Alexis Tsipras dans ses bras avant de quitter Bruxelles. Un communiste consolé par un socialiste, voilà qui avait de quoi ravir les journalistes français, et ça n’a pas manqué. Toute la presse est au diapason pour dire que, n’en déplaise à la méchante droite ronchonne, ce président-là est formidable. Les cent plumes qui ont sacrifié leur indépendance sur l’autel des SMS élyséens guettaient ce qui pourrait enfin justifier leur clémence : ils ont sauté sur l’accord européen les yeux fermés.

La France défend l’Europe alors que l’Allemagne défend l’Allemagne. C’est notre honneur que de faire cela, et il faut certes reconnaître à M. Hollande que dans sa volonté de rapprocher les points de vue plutôt que de punir un pays –, et cela pour que la construction européenne puisse se poursuivre –, il a fait un choix conforme à la ligne de notre pays. Toutefois, lorsqu’on négocie jusqu’à l’aube, c’est qu’au fond personne autour de la table n’a intérêt à partir fâché. Nul ne pouvait en effet prévoir les conséquences, aussi bien financières que géopolitiques, d’une sortie de la Grèce de la zone euro : cela aurait été d’abord un coup d’arrêt à l’édification de l’Europe politique ; ensuite un affaiblissement considérable, sur le plan symbolique, de tout le continent et de sa monnaie ; enfin, le chaos en Grèce, qui aurait pu rapidement devenir, à nos portes, la terre d’accueil des malfrats du monde entier qui n’aiment rien tant que les États qui s’effondrent, et celle de milliers de migrants – or, la Grèce aurait quitté l’euro, mais pas l’espace Schengen. À part les partis nationalistes, personne ne souhaitait le Grexit.

Les Allemands ont l’impression d’être les dindons de la farce

M. Tsipras est un politicien remarquable : en ne demandant pas à ses concitoyens s’ils souhaitaient ou non quitter l’euro, mais s’ils souhaitaient ou non accepter une version particulière d’un plan de soutien financier, il s’est réservé le droit d’en accepter un autre, fût-il assez semblable, et il a permis à son peuple de crier sa colère, sans pour autant courir le risque d’une catastrophe. À quoi il faut aussi ajouter que M. Tsipras s’est personnellement renforcé par ce plébiscite, aussi bien à l’intérieur de son pays qu’à l’extérieur dans les négociations. Les Allemands, fourmis qui payent pour des cigales, doivent tout de même avoir vaguement l’impression d’être les dindons de la farce, et n’ont plus qu’à espérer qu’il y aura du changement et que leurs milliards ne sont pas tombés dans le tonneau de Danaïdes.
Pendant ce temps-là, la France poursuit imperturbablement sa promenade dans une voie condamnée. La dette a dépassé depuis longtemps les 2 000 milliards d’euros, la croissance ne repart pas, le chômage continue d’augmenter et aucune réforme importante n’est mise en chantier par le gouvernement. Nous ne touchons pas à notre administration cégétiste, à notre fiscalité délirante, à nos entreprises publiques endormies, à nos collectivités locales pléthoriques : on laisse tout en l’état, même si ça finira par nous être fatal. Peut-être pourrait-on tirer les leçons du naufrage de nos voisins, et faire chez nous ce que nous leur demandons de faire chez eux.

PAR
 Le Point.fr

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