Α) Syrie : que faire de Bachar ?
La première : Poutine a pratiquement obtenu ce qu’il cherchait. Il voulait revenir au centre du jeu au Proche-Orient, faire oublier l’humiliation de l’Afghanistan, de laLibye et globalement d’une URSS amputée de ses marches et soumise aux pressions de l’Otan et des Occidentaux. La Syrie est le seul pays qui permette actuellement à Moscou d’avoir un accès à la Méditerranée (facilités navales à Tartous). Chacun sait que, désormais, rien ne se fera sans lui au Moyen-Orient.
La deuxième : Poutine réalise aussi que les bombardements aériens sur les groupes rebelles anti-Assad et les djihadistes de Daesh (un millier de frappes depuis le 30 septembre) ne sont pas aussi efficaces que Moscou l’espérait. Ils n’apporteront pas de solution, même s’ils ont permis à l’armée syrienne de lancer une offensive terrestre entre Alep et Homs. Mais l’opposition armée laïque et islamiste, forte des missiles antichars reçus de l’Arabie saoudite et des États-Unis, a partiellement résisté.
Parler de solution politique n’a pas la même signification pour tous. Pour Moscou, le régime syrien doit demeurer et Bachar el-Assad, conduire la transition politique. “Notre objectif est de vaincre le terrorisme (…) et d’aider le président Bachar el-Assad à revendiquer la victoire contre le terrorisme”, a affirmé le président russe en recevant son homologue syrien. Et d’ironiser sur Washington qui fait une différence entre les différents groupes d’opposition armés (djihadistes et islamistes). Une façon de répliquer aux Américains, Européens et Saoudiens qui accusent la Russie de bombarder majoritairement les groupes rebelles (islamistes ou non), et non Dasch, dans le seul but de sauver la tête de Bachar el-Assad. Pour les Occidentaux, pour la France en particulier, le départ d’Assad était, jusqu’il y a peu, un préalable à toute transition politique.
Mais, à Vienne, les positions ont commencé à s’infléchir. Les Américains et leurs alliés sont aujourd’hui convaincus qu’il ne faut pas répéter en Syrie les erreurs de l’Irak et de la Libye. Plus question de créer un vide en éliminant les hauts responsables de l’État et en faisant table rase de ses structures : ce serait un chaos encore plus grand. Une partie du régime en place à Damas doit donc y demeurer. Des contacts secrets ont lieu avec des éléments du pouvoir syrien.
Les déclarations semblent donc plus conciliantes. Chacun voit qu’il faut trouver une solution, mettre fin aux massacres et à l’hémorragie de Syriens qui s’exilent. Il va donc falloir trouver une solution qui amènera la paix, le changement de régime indispensable pour réconcilier les Syriens, et conciliera aussi les intérêts des alliés extérieurs. Bachar el-Assad ne semble pas pouvoir entrer dans ce scénario, ou pour peu de temps.
Dans l’immédiat, cette semaine, Moscou n’a pas invité les Européens à la réunion de Vienne, montrant que la Russie rêve de revenir à l’époque du monde bipolaire, quand elle partageait la planète avec Washington. John Kerry propose, lui, une nouvelle réunion élargie (à la France et à l’Allemagne) la semaine prochaine, probablement à Paris. Ni la Russie ni l’Iran n’y sont prévus. On n’y discutera pas des choses les plus sérieuses.
Le sort de Bachar en Syrie dépend en grande partie du soutien que lui apporte Vladimir Poutine.AFP / Ria Novosti©ALEXEY DRUZHININ
PAR MIREILLE DUTEIL
Une rencontre entre Poutine et Bachar el-Assad a eu lieu vendredi à Moscou sans la présence des Européens. La Russie cherche à revenir au centre du jeu.
Quel
sort réserver à Bachar ? Sans surprise, les ministres des Affaires
étrangères russe, américain, saoudien et turc, réunis hier, 23 octobre, à
Vienne, ne se sont pas mis d’accord sur le rôle à attribuer au sinistre
président syrien dans la période de transition qui devrait mettre fin à
la guerre. La Russie
était à la manœuvre. C’est à l’initiative de Poutine que la rencontre a
eu lieu. Mais inutile d’espérer trouver une solution, en une séance de
négociations, à quatre ans d’un conflit qui a fait 250 000 morts,
démantelé le pays (la moitié des 22 millions de Syriens sont déplacés et
le quart vit en exil) et implique une dizaine de puissances étrangères.
Et pourtant le vent semble au compromis. Pour la première fois. Pour deux grandes raisons du côté russe.
Et pourtant le vent semble au compromis. Pour la première fois. Pour deux grandes raisons du côté russe.
La première : Poutine a pratiquement obtenu ce qu’il cherchait. Il voulait revenir au centre du jeu au Proche-Orient, faire oublier l’humiliation de l’Afghanistan, de laLibye et globalement d’une URSS amputée de ses marches et soumise aux pressions de l’Otan et des Occidentaux. La Syrie est le seul pays qui permette actuellement à Moscou d’avoir un accès à la Méditerranée (facilités navales à Tartous). Chacun sait que, désormais, rien ne se fera sans lui au Moyen-Orient.
La deuxième : Poutine réalise aussi que les bombardements aériens sur les groupes rebelles anti-Assad et les djihadistes de Daesh (un millier de frappes depuis le 30 septembre) ne sont pas aussi efficaces que Moscou l’espérait. Ils n’apporteront pas de solution, même s’ils ont permis à l’armée syrienne de lancer une offensive terrestre entre Alep et Homs. Mais l’opposition armée laïque et islamiste, forte des missiles antichars reçus de l’Arabie saoudite et des États-Unis, a partiellement résisté.
Première fois que Bachar sortait de son pays
La solution est politique. Elle doit impliquer tous les pays de la région (Iran, Arabie saoudite, Turquie) et les grandes puissances (États-Unis, Russie, Europe). Poutine l’a répété à Bachar el-Assad en lui déroulant le tapis rouge à Moscou le 21 octobre. C’était la première fois que le président syrien sortait de son pays depuis 2011. Apparemment, le président syrien en est convenu pour la première fois. Il est vrai que sa marge de manœuvre est nulle. Le pouvoir syrien est pieds et poings liés devant la Russie et son allié iranien.Parler de solution politique n’a pas la même signification pour tous. Pour Moscou, le régime syrien doit demeurer et Bachar el-Assad, conduire la transition politique. “Notre objectif est de vaincre le terrorisme (…) et d’aider le président Bachar el-Assad à revendiquer la victoire contre le terrorisme”, a affirmé le président russe en recevant son homologue syrien. Et d’ironiser sur Washington qui fait une différence entre les différents groupes d’opposition armés (djihadistes et islamistes). Une façon de répliquer aux Américains, Européens et Saoudiens qui accusent la Russie de bombarder majoritairement les groupes rebelles (islamistes ou non), et non Dasch, dans le seul but de sauver la tête de Bachar el-Assad. Pour les Occidentaux, pour la France en particulier, le départ d’Assad était, jusqu’il y a peu, un préalable à toute transition politique.
Mais, à Vienne, les positions ont commencé à s’infléchir. Les Américains et leurs alliés sont aujourd’hui convaincus qu’il ne faut pas répéter en Syrie les erreurs de l’Irak et de la Libye. Plus question de créer un vide en éliminant les hauts responsables de l’État et en faisant table rase de ses structures : ce serait un chaos encore plus grand. Une partie du régime en place à Damas doit donc y demeurer. Des contacts secrets ont lieu avec des éléments du pouvoir syrien.
Bachar ne doit plus avoir de rôle politique en Syrie, selon la France
Bachar el-Assad doit-il encore jouer un rôle ? Les Russes l’affirment, mais leur ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis des nuances. “Nous sommes prêts à lancer des pourparlers incluant le gouvernement de Bachar et lapalette complète de l’opposition syrienne.” En face, John Kerry a répliqué que l’exigence d’un départ immédiat d’Assad avant l’ouverture de tout processus politique était négociable. La Turquie et l’Arabie saoudite tiennent à peu près le même langage : le maintien provisoire du président syrien, le temps de la mise en place du processus de transition, est possible. Un changement pour ces deux pays pour lesquels Assad est la bête noire. Reste la France. Depuis septembre, elle insiste surtout sur le fait que Bachar ne doit plus avoir de rôle politique en Syrie. En clair, il pourrait rester, un temps, pour “inaugurer les chrysanthèmes”, selon la formule de la IVe République.Les déclarations semblent donc plus conciliantes. Chacun voit qu’il faut trouver une solution, mettre fin aux massacres et à l’hémorragie de Syriens qui s’exilent. Il va donc falloir trouver une solution qui amènera la paix, le changement de régime indispensable pour réconcilier les Syriens, et conciliera aussi les intérêts des alliés extérieurs. Bachar el-Assad ne semble pas pouvoir entrer dans ce scénario, ou pour peu de temps.
Dans l’immédiat, cette semaine, Moscou n’a pas invité les Européens à la réunion de Vienne, montrant que la Russie rêve de revenir à l’époque du monde bipolaire, quand elle partageait la planète avec Washington. John Kerry propose, lui, une nouvelle réunion élargie (à la France et à l’Allemagne) la semaine prochaine, probablement à Paris. Ni la Russie ni l’Iran n’y sont prévus. On n’y discutera pas des choses les plus sérieuses.
Le sort de Bachar en Syrie dépend en grande partie du soutien que lui apporte Vladimir Poutine.AFP / Ria Novosti©ALEXEY DRUZHININ
PAR MIREILLE DUTEIL
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President Recep Tayyip Erdoğan (Photo: DHA)
Turkish
Recep President Tayyip Erdoğan accused Kurdish groups on Saturday of
trying to grab control of northern Syria, and said Ankara would not
allow this to happen.
In a speech in southeast Turkey, Erdoğan denounced the merging of the Syrian town of Tel Abyad last week into an autonomous political structure created by the Kurds.
“All they want is to seize northern Syria entirely,” Erdoğan said. “We will under no circumstances allow northern Syria to become a victim of their scheming. Because this constitutes a threat for us, and it is not possible for us as Turkey to say ‘yes’ to this threat.”
Turkey is alarmed by territorial gains for the Kurds in Syria’s civil war, which it fears could stir separatism among its own Kurdish minority.
Tel Abyad, on the border with Turkey, was captured in June from Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) by Kurdish YPG militia with help from US-led air strikes. Last week, a local leadership council declared it part of the system of autonomous self government established by the Kurds.
Syrian Kurds have established three autonomous zones, or “cantons’, across northern Syria since the civil war broke out in 2011. They deny aiming to establish their own state.
The YPG’s capture of Tel Abyad linked up the Kurdish-controlled canton of Kobani, which was besieged by ISIL last year, with the bigger canton of Jazeera, which is further east and borders Iraq.
Turkey has for the past three decades been trying to end the violence by the Kurdistan Workers Party (PKK), which is classified as a terrorist organisation by the United States and European Union.
The PKK has been staging almost daily attacks in the southeast since July, when a ceasefire fell apart.
Ankara accuses the Syrian Kurds’ political arm, the PYD, of deep links to the PKK. It has been incensed by the role the Kurds have carved out for themselves, with US support, in the fight against ISIL in northern Syria.
Erdoğan also slammed countries who provided assistance to the PYD, although he did not name them.
“Right now there are 1,400 PKK members in PYD. There is no point ignoring this, this is a fact,” said Erdoğan. “But all these countries who seem friendly towards us are trying to make this look the opposite way. Whatever arms assistance they (PYD) receive, it is coming from these countries. We know very well whose arms.”
Earlier this month, the YPG Kurdish militia announced a new alliance with small groups of Arab fighters, and the group was air-dropped small arms and ammunition by US forces in northeast Syria.
Washington has indicated it could direct funding and weapons to Arab commanders on the ground who cooperate with the YPG.
REUTERS / ISTANBUL
In a speech in southeast Turkey, Erdoğan denounced the merging of the Syrian town of Tel Abyad last week into an autonomous political structure created by the Kurds.
“All they want is to seize northern Syria entirely,” Erdoğan said. “We will under no circumstances allow northern Syria to become a victim of their scheming. Because this constitutes a threat for us, and it is not possible for us as Turkey to say ‘yes’ to this threat.”
Turkey is alarmed by territorial gains for the Kurds in Syria’s civil war, which it fears could stir separatism among its own Kurdish minority.
Tel Abyad, on the border with Turkey, was captured in June from Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) by Kurdish YPG militia with help from US-led air strikes. Last week, a local leadership council declared it part of the system of autonomous self government established by the Kurds.
Syrian Kurds have established three autonomous zones, or “cantons’, across northern Syria since the civil war broke out in 2011. They deny aiming to establish their own state.
The YPG’s capture of Tel Abyad linked up the Kurdish-controlled canton of Kobani, which was besieged by ISIL last year, with the bigger canton of Jazeera, which is further east and borders Iraq.
Turkey has for the past three decades been trying to end the violence by the Kurdistan Workers Party (PKK), which is classified as a terrorist organisation by the United States and European Union.
The PKK has been staging almost daily attacks in the southeast since July, when a ceasefire fell apart.
Ankara accuses the Syrian Kurds’ political arm, the PYD, of deep links to the PKK. It has been incensed by the role the Kurds have carved out for themselves, with US support, in the fight against ISIL in northern Syria.
Erdoğan also slammed countries who provided assistance to the PYD, although he did not name them.
“Right now there are 1,400 PKK members in PYD. There is no point ignoring this, this is a fact,” said Erdoğan. “But all these countries who seem friendly towards us are trying to make this look the opposite way. Whatever arms assistance they (PYD) receive, it is coming from these countries. We know very well whose arms.”
Earlier this month, the YPG Kurdish militia announced a new alliance with small groups of Arab fighters, and the group was air-dropped small arms and ammunition by US forces in northeast Syria.
Washington has indicated it could direct funding and weapons to Arab commanders on the ground who cooperate with the YPG.
REUTERS / ISTANBUL
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