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Τετάρτη 8 Ιουλίου 2015

Référendum: Grèce, lombre de « Prométhée » de l’Otan




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Le « tête à tête » dans le référendum grec, dont les grands médias ont fait la propagande, sest révélé un sonore coup de tête dans le mur pour les fauteurs internes et internationaux du « Oui ». Le peuple grec a dit « Non » pas seulement aux mesures d « austérité » imposées par Ue, Bce et Fmi, mais, de fait, à un système -celui du capitalisme- qui étouffe la réelle démocratie.
Les implications du référendum vont au-delà de la sphère économique, en entraînant les intérêts politiques et stratégiques non seulement de Bruxelles, mais (chose dont on ne parle pas) ceux de Washington. Le président Obama a déclaré être « profondément impliqué » dans la crise grecque, que « nous prenons en sérieuse considération », en travaillant avec les partenaires européens afin d « être prêts à toute éventualité ».
Pourquoi tant dattention sur la Grèce ? Parce quelle est membre non seulement de lUe mais de lOtan. Un « solide allié », comme la définit le secrétaire général Stoltenberg, qui joue un rôle important dans les corps de déploiement rapide et donne le bon exemple dans la dépense militaire, à laquelle il consacre plus de 2% du pib, objectif atteint en Europe seulement par la Grande-Bretagne et lEstonie. Bien que Stoltenberg assure « lengagement continu du gouvernement grec dans lAlliance », à Washington on craint que, en se rapprochant de la Russie et de fait de la Chine, la Grèce de Tsipras ne compromette son appartenance à lOtan. Le premier ministre Tsipras a déclaré que « nous ne sommes pas daccord avec les sanctions contre la Russie » et, au sommet Ue, a soutenu que « la nouvelle architecture de la sécurité européenne doit inclure la Russie ».

Dans la rencontre Tsipras-Poutine, en avril à Moscou, on a parlé de la possibilité que la Grèce devienne le hub européen du nouveau gazoduc, remplaçant le South Stream bloqué par la Bulgarie sous la pression des USA ; nouveau gazoduc qui à travers la Turquie apportera le gaz russe au seuil de lUe.
Il y a en outre la possibilité que la Grèce reçoive des financements de la Banque pour le développement créée par les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et de la Banque dinvestissements pour les infrastructures asiatiques créée par la Chine, qui veut faire du Pirée un important hub de son réseau commercial.
« Une Grèce amie de Moscou pourrait paralyser la capacité de lOtan à réagir à lagression russe », a prévenu Zbigniew Brzezinski (ancien conseiller stratégique de la Maison Blanche), exprimant la position des conservateurs. Celle des progressistes sexprime par la voix de James Galbraith, enseignant en Relations de gouvernement et business à lUniversité du Texas, qui a travaillé pendant quelques années avec Yanis Varoufakis, devenu ministre des finances grec (aujourdhui démissionnaire), auquel il a fourni une « assistance informelle » ces derniers jours.
Galbraith soutient que, malgré le rôle joué par la CIA dans le putsch de 1967, qui porta au pouvoir en Grèce les colonels avec le plan « Prométhée » de lOtan, « la gauche grecque a changé et ce gouvernement est pro-américain et fermement membre de lOtan ». Il propose donc : « Si lEurope échoue, les Etats-Unis peuvent agir pour aider la Grèce, laquelle, étant un petit pays, peut être sauvée avec des mesures mineures, parmi lesquelles une garantie sur les prêts » (« US must rally to Greece », The Boston Globe, 19-2-15).
Les deux positions sont dangereuses pour la Grèce. Si à Washington prévaut celle des conservateurs, se dessine un nouveau plan « Prométhée » de lOtan, une « Place Syntagma » sur le modèle de « Place Maïdan » en Ukraine. Si cest celle des progressistes qui prévaut, cest une opération dempreinte néo-coloniale qui ferait tomber la Grèce de Charybde en Scylla.
Lunique voie reste celle dune dure lutte populaire pour la défense de la souveraineté nationale et de la démocratie.
Manlio Dinucci
Edition de mardi 7 juillet 2015 de il manifesto
Traduit de litalien par Marie-Ange Patrizio
Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres:  Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.

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