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Πέμπτη 25 Σεπτεμβρίου 2014

USA, le réarmement nucléaire du Prix Nobel de la paix

Mondialisation.ca, 24 septembre 2014

Il y a cinq ans, en octobre 2009, le président Barack Obama reçut le Prix Nobel de la Paix du fait de « sa vision dun monde libéré des armes nucléaires, et du travail quil accomplissait dans ce sens, qui a puissamment stimulé le désarmement ». Motivation qui apparaît encore plus grotesque à la lumière de ce que documente aujourdhui un ample dossier du New York Times : « Ladministration Obama est en train dinvestir des dizaines de milliards de dollars dans la modernisation et la reconstruction de larsenal nucléaire et des sites nucléaires étasuniens ».

Dans ce but vient dêtre réalisé à Kansas City un énorme nouveau site, plus grand que le Pentagone, où des milliers de préposés, dotés de technologies futuristes,  « modernisent » les armes nucléaires, en les testant avec des systèmes avancés qui ne nécessitent pas dexplosions souterraines. Le site de Kansas City fait partie dun « complexe national en expansion pour la fabrication dogives nucléaires », composé de huit grands sites et laboratoires avec un personnel de 40mille spécialistes. A Los Alamos au Nouveau Mexique, a été lancée la construction dun nouveau grand site pour la production de plutonium  pour les ogives nucléaires, et à Oak Ridge dans le Tennessee on en réalise un autre pour la production duranium enrichi à usage militaire. Les travaux ont cependant été ralentis du fait que le coût du projet de Los Alamos a gonflé en dix ans de 660 millions à 5,8 milliards de dollars, et celui dOak Ridge de 6,5 à 19 milliards de dollars.

Complexe des armes nucléaires US
Source de la carte: nukewatch.org

Ladministration Obama  a présenté au total 57 projets dupgrade (mises à jour) de sites nucléaires militaires, dont 21 ont été approuvés par le Bureau gouvernemental de comptabilité, tandis que 36 sont en attente dapprobation. Le coût estimé est, en létat actuel, de 355 milliards de dollars en dix ans. Mais ceci nest que la pointe de liceberg. Au coût des sites sajoute celui des nouveaux vecteurs nucléaires.
Le plan présenté par ladministration Obama au Pentagone prévoit la construction de 12 nouveaux sous-marins dattaque nucléaire (chacun pouvant lancer, avec 24 missiles balistiques, jusquà 200 ogives nucléaires sur autant dobjectifs), 100 autres bombardiers stratégiques (chacun armé denviron 20 missiles ou bombes nucléaires) et 400 missiles balistiques intercontinentaux avec base à terre (chacun avec une ogive nucléaire de grande puissance, mais pouvant toujours être armé dogives multiples indépendantes).
Ainsi est lancé par ladministration Obama un nouveau programme darmement nucléaire qui, selon une récente étude du Monterrey Institute, va coûter (à la valeur actuelle du dollar) environ 1000 milliards de dollars, la dépense culminant dans la période 2024-2029. Elle sinsère dans la dépense militaire générale des Etats-Unis, composée du budget du Pentagone (640 milliards de dollars en 2013), à quoi sajoute dautres postes de caractère militaire (la dépense pour les armes nucléaires, par exemple, est inscrite au budget du Département de lEnergie), en portant à un total de presque 1000 milliards de dollars annuels, correspondants dans le budget fédéral à environ un dollar sur quatre dépensé dans un but militaire.
Laccélération de la course aux armements nucléaires, marquée par ladministration Obama, rend de fait vaines les avancées limitées sur la voie du désarmement établies avec le nouveau traité START, signé à Prague par les Etats-Unis et la Russie en 2010 (voir article sur il manifesto du 1er avril 2010[1]). La Russie comme la Chine accélèreront la potentialisation de leurs forces nucléaires, en opérant des contre-mesures pour neutraliser le « bouclier anti-missiles » que les USA sont en train de réaliser pour acquérir la capacité de lancer un first strike nucléaire et ne pas être touchés par les représailles.
LItalie aussi est impliquée directement dans le processus de « modernisation » des forces nucléaires étasuniennes : les 70-90 bombes nucléaires étasuniennes B-61, stockées à Aviano (Province de Pordenone) et Ghedi-Torre (Province de Brescia), sont transformées de bombes à chute libre en bombes « intelligentes » à guidage de précision, chacune dune puissance de 50 kilotonnes (environ le quadruple de la bombe dHiroshima), particulièrement adaptées aux nouveaux chasseurs étasuniens F-35 que lItalie sest engagée à acheter. Mais de tout cela, dans les talk show, on ne dit pas un mot.
Manlio Dinucci
Géographe et journaliste
Edition de mercredi 24 septembre 2014 de il manifesto,
Traduit de litalien par Marie-Ange Patrizio 



[1] Voir « Nouveau START et vieille politique de puissance » de Manlio Dinucci et Tommaso Di Francesco (2 avril 2010), sur les sites qui publient habituellement les articles de M. Dinucci.

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