Mondialisation.ca, 21 octobre 2014
Url de l'article:
http://www.mondialisation.ca/le-business-des-armes-senvole/5409092
http://www.mondialisation.ca/le-business-des-armes-senvole/5409092
Illustration : L’avenir selon l’entreprise Lockheed Martin, grands contractants du Pentagone
Il y a à peine un an -avec le retrait des troupes de lIrak et de lAfghanistan et les coupes annoncées dans le budget militaire- les gros actionnaires des industries guerrières étasuniennes voyaient en noir lavenir de leurs profits. Mais à présent, avec les opérations militaires du Pentagone en Syrie et Irak et la nouvelle confrontation avec la Russie, l avenir est redevenu radieux.
Le 23 septembre, premier jour des attaques aériennes en Syrie, deux navires étasuniens ont lancé 47 missiles Tomahawk, chacun dun coût de 1,4 millions de dollars, en détruisant des sites pétrolifères et autres installations syriennes sous le prétexte quils étaient aux mains de lEmirat Islamique. Quelques jours après la firme Raytheon, productrice des Tomahawk, a emporté ladjudication dun contrat de 251 millions de dollars pour la fourniture dautres missiles et ses actions ont augmenté de 4% en moins dun mois, alors que lindice général en Bourse est descendu dans la même période de 2%. Des augmentations analogues ou supérieures ont été enregistrées par les autres plus grands contractants du Pentagone : Northrop Grumman +4%, General Dynamics +4,5%. Les actions de Lockheed Martin, qui produit entre autres les missiles Hellfire de plus en plus utilisés par les drones Reaper de General Atomics, ont enregistré une augmentation record de 9,5%. Lockheed encore a lancé le 18 octobre le septième navire de combat de littoral (Lcs) qui, doté dune haute manoeuvrabilité et capacité de naviguer dans des fonds peu profonds, peut sapprocher des côtes ennemies pour lancer des attaques en profondeur dans le territoire. Peu de temps avant, en avril, avait été livré à la US Navy le premier des 10 navires dassaut amphibie de la nouvelle classe America, doù peuvent décoller aussi les chasseurs F-35 de Lockheed.
Excellentes nouvelles aussi pour le business guerrier sur le front spatial. Le 10 octobre General Dynamics a expérimenté la liaison, par lintermédiaire du système satellitaire Muos (dont une des quatre stations terrestres se trouve à Niscemi, en Sicile), entre un avion en vol sur le Pacifique et une base aux USA avec une capacité de transmission dix fois supérieure à la précédente. Le 14 octobre, la US Navy a installé le système darme Aegis de la firme Lockheed (dont sont déjà dotés 74 de ses navires de guerre) dans la base Deveselu en Roumanie, qui devient la première base terrestre (la seconde sera en Pologne) du « bouclier » de missiles étasunien en Europe, dotée dun radar Spy-1 et dune batterie de missiles Sm-3 : ceux-ci -assure le Pentagone- « nauront pas de capacité offensive mais seulement celle dintercepter des missiles balistiques lancés par des pays hostiles » (avec un référence claire aussi à la Russie, qui devrait se fier à la parole du Pentagone à propos des missiles en Roumanie et Pologne qui ne seront pas pour lattaque nucléaire). Le 17 octobre, a atterri à la base Vandenberg en
Californie, après être resté 22 mois en orbite, lavion spatial robot X-37B fabriqué par Boeing. Lancé dans lespace par un missile, lavion (long de 9 mètres et pesant 5 tonnes) est en mesure de rentrer de façon autonome à la base. Ce quest sa mission reste top secret, mais il y a des raisons fondées de penser quil est projeté pour mettre hors dusage les satellites ennemis, avant de lancer une attaque nucléaire, ou même pour transporter des armes nucléaires dans lespace.
Californie, après être resté 22 mois en orbite, lavion spatial robot X-37B fabriqué par Boeing. Lancé dans lespace par un missile, lavion (long de 9 mètres et pesant 5 tonnes) est en mesure de rentrer de façon autonome à la base. Ce quest sa mission reste top secret, mais il y a des raisons fondées de penser quil est projeté pour mettre hors dusage les satellites ennemis, avant de lancer une attaque nucléaire, ou même pour transporter des armes nucléaires dans lespace.
Rendant vaine la promesse de ladministration Obama de réduire le budget militaire, le Pentagone déclare que, comme « les Etats-Unis doivent rester en mesure de projeter leur propre puissance dans des aires où nous sont refusés laccès et la liberté dopérer, nous conserverons un vaste portefeuille de capacités militaires ».
Ainsi continuera à se gonfler, avec des centaines de milliards de dollars transvasés des caisses publiques, le portefeuille des boss de lindustrie guerrière.
Manlio Dinucci
Géographe et journaliste
Edition de mardi 21 octobre 2014 de il manifesto
Traduit de litalien par Marie-Ange Patrizio
Δεν υπάρχουν σχόλια:
Δημοσίευση σχολίου