La conférence pour la paix et la sécurité en Irakqui se tiendra lundi 15 septembre à Paris a pour ambition de définir une stratégie globale de lutte contre l’Etat islamique (EI). Depuis trois mois, l’offensive des djihadistes sunnites a plongé le pays et la Syrie dans le chaos et pris de court la communauté internationale. A la veille de cette conférence, l’EI a mis en ligne samedi 13 septembre une vidéo mettant en scène la décapitation d’un otage britannique. Une exécution qui intervient quelques semaines après celles de deux journalistes américains et qui pourrait précipiter la mise en œuvre d’une réponse militaire coordonnée.
- Quels sont ses objectifs ?
« L’objet de cette conférence, c’est de coordonner les aides, les soutiens, les actions pour l’unité de l’Irak et contre ce groupe terroriste », a précisé le président français François Hollande, lors d’une visite éclair en Irak, vendredi.
L’enjeu est notamment de définir des moyens d’actions pour tarir les sources de financement de l’EI, endiguer le flux et le recrutement de djihadistes venus du monde entier et enfin renforcer le contrôle des frontières.
La conférence doit surtout permettre de définir les contours de la coalition internationale, annoncée il y a dix jours par les Etats-Unis, pour mener la « guerre » contre l’Etat Islamique, selon les termes de la Maison Blanche.
- Qui participe à cette conférence ? Quels pays sont prêts à rejoindre la coalition ?
Les représentants d’une trentaine de pays, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), seront présents lundi à Paris. Le nombre précis des pays qui entendent participer à la coalition internationale reste néanmoins encore très flou. A l’heure actuelle, une dizaine de pays occidentaux ont accepté de constituer le noyau dur de cette alliance.
Dimanche 14 septembre, l’Australie a annoncé le déploiement de 600 militaire (400 aviateurs et 200 autres militaires) ainsi que celui d’avions de combat aux Emirats arabes unis afin depréparer des opérations militaires contre l’EI. Le chef du gouvernement Tony Abbott a jugé qu’il s’agissait d’une contribution« prudente et proportionnée » à la coalition, ajoutant que son gouvernement n’avait pas encore pris la décision d’envoyer des troupes combattantes.
Au terme d’une visite au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a par ailleurs obtenu l’engagement de dix Etats arabes (l’Egypte, l’Irak, laJordanie, le Liban et six Etats du Golfe dont l’Arabie saoudite et le Qatar) dans cette lutte, qui pourrait aboutir à une éventuelle« campagne militaire coordonnée ».
Allié du régime syrien, l’Iran n’a pas été convié à la conférence. Téhéran a par ailleurs affirmé qu’il ne souhaitait de toute façon pas participer à une « conférence-spectacle ».
- Quel(s) rôle(s) dans la coalition ?
Bien qu’elles soient prêtes à apporter leur aide, l’Arabie saoudite, la Turquie, la Jordanie ou encore l’Egypte ne souhaitent pas pour autant jouer un rôle-clé dans les opérations militaires.
Lors d’une visite en Turquie du secrétaire d’Etat américain John Kerry, vendredi, Ankara a ainsi réitéré son refus de particper à ces dernières, redoutant demettre en péril la vie de ses 46 ressortissants retenus par les djihadistes dans le nord de l’Irak.
Les Etats-Unis, qui mènent depuis le 8 août des bombardement ciblés contre des positions de l’EI en Irak prendront la tête de cette coalition. Paris a de son côté déjà acheminé de l’aide humanitaire et livré des armes aux Peshmergas, les combattants kurdes qui affrontent les djihadistes.
Encore refroidie par la volte-face américaine d’août 2013 sur la question de frappes contre les forces de Bachar Al-Assad en Syrie, la France entend cette fois-ci n’agir qu’après avoir obtenu de solides garanties sur un engagement clair et uniquement dans le cadre du droit international.
« Le partage des rôles militaires est pour l’heure très incertain dans la mesure où les Etats-Unis ne nous ont pas parlé de leur planification », a souligné une source proche du ministère de ladéfense. « On doit conserver une part d’autonomie. On ne veut pas être le sous-traitant des Américains. Ils ne nous ont pas fait de demande explicite de participer à des frappes », a précisé d’emblée un haut diplomate français.
Une réunion au niveau ministériel est d’ailleurs prévue le 19 septembre au Conseil de sécurité de l’ONU avant l’Assemblée générale des Nations Unies à la fin du mois.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
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