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Τρίτη 22 Μαΐου 2012

Le leader grec d'extrême gauche s'en prend à Angela Merkel - Mélenchon et Tsipras, la photo de famille de la gauche radicale

Le leader grec d'extrême gauche s'en prend à Angela Merkel - Mélenchon et Tsipras, la photo de famille de la gauche radicale

Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Jean-Luc Mélenchon, Alexis Tsipras (leader du parti grec Syriza) 
et Pierre Laurent, le 21 mai à Paris. 
Alexis Tsipras, le chef de file de la gauche radicale grecque, a déclaré que ce n'est pas à Angela Merkel de décider d'un référendum en Grèce, lors d'une conférence de presse à Paris le lundi 21 mai.

"La Grèce est un pays souverain (...). Ce n'est pas à Mme Merkel de décider si nous allons avancer vers un référendum ou non", a déclaré Alexis Tsipras lors d'une conférence avec Jean-Luc Mélenchon, le leader du Front de gauche. "Il n'y a rien à négocier dans le memorandum (le plan d'austérité de l'Union européenne, du FMI et de la BCE pour la Grèce) car on ne négocie pas avec l'enfer. (...) Ce qu'il s'agit de rediscuter, ce n'est pas le mémorandum, mais la dette publique", a précisé le leader de Syrisa, la coalition de la gauche radicale grecque.
Le porte-parole de la chancelière allemande, Georg Streiter, a aussitôt réagi en démentant une nouvelle fois que Angela Merkel ait suggéré d'organiser un référendum sur l'euro en Grèce. La chancelière n'est, selon lui, pas disposée à "fournir des ingrédients à la cuisine politique" grecque.

TSIPRAS NE SERA REÇU PAR AUCUN DIRIGEANT OFFICIEL

Alexis Tsipras, sur qui pourrait reposer in fine le sort de l'euro, a entamé lundi 21 mai une tournée d'explication dans plusieurs capitales européennes."La première raison de ce déplacement réside dans notre volonté de voir les gouvernements des grands pays de l'Union européenne, comme la France et l'Allemagne, comprendre quelles sont nos positions ; ce qui est dit sur nous en Europe ne correspond pas à ce que nous sommes et à ce que nous voulons", a-t-il déclaré.

Le leader de Syrisa a répété avec insistance son souhait de voir des négociations déboucher sur le maintien de la Grèce dans la zone euro. Il s'est par ailleurs déclaré favorable à des plans de renflouement qui intégreraient la croissance. Alexis Tsipras ne devrait être reçu par aucun dirigeant officiel à Paris ni à Berlin, mais après avoir rencontré Jean-Luc Mélenchon, il devrait s'entretenir avec Klaus Ernst et Gregor Gysi du parti antilibéral allemand Die Linke.

Le jeune leader a hissé son parti à la deuxième place des élections législatives du 6 mai en termes d'élus à la Vouli (Parlement), faisant mieux que les socialistes du Pasok. Mais face à l'incapacité des partis à former un gouvernement, de nouvelles élections doivent avoir lieu le 17 juin. Les derniers sondages donnent Alexis Tsipras au coude à coude avec Antonis Samaras, le chef de file de Nouvelle Démocratie, le parti conservateur qui est arrivé en tête le 6 mai.

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Mélenchon et Tsipras, la photo de famille de la gauche radicale
Le Monde
C'était l'affluence des grands jours, lundi 21 mai, pour la conférence de presse conjointe entre Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du Parti de la gauche européenne (PGE), Jean-Luc Mélenchon, l'ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle, et l'invité du jour, Alexis Tsipras, le leader grec de la gauche radicale et vice-président du PGE.

Plus de 70 journalistes avaient fait fait le déplacement à l'Assemblée nationale, où se tenait la conférence de presse, pour écouter celui dont la coalition, Syriza, est donné favori aux élections du 17 juin. Sous les crépitements des flashs, Pierre Laurent a d'emblée dénoncé "les politiques d'austérités injustes qui conduisent dans l'impasse l'Europe" et appelé à "s'émanciper de la tutelle des marchés financiers" avec un rôle nouveau de la Banque centrale européenne qui prêterait directement aux Etats au même taux qu'aux banques. "Il n'y a pas de solution en Europe qui continue à s'exonérer du vote démocratique de ses peuples", a-t-il ajouté, en référence au choix des Grecs de faire de Syriza la deuxième force politique du pays avec 17,8 % des voix aux législatives du 6 mai, juste derrière Nouvelle Démocratie (centre-droit), et devant les socialistes.

"Faire preuve de réalisme"

Avec Syriza, "nous ne sommes pas identiques mais nous sommes comparables", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon, un sourire jusqu'aux oreilles. Dénonçant les menaces de sortir la Grèce de l'euro, il a appelé les dirigeants européens à "faire preuve de réalisme", les traités ne permettant pas selon lui une telle éventualité. "Il faut accepter l'idée et se préparer à comprendre que si les Grecs votent pour Syriza, c'est pour rompre avec le mémorandum, pas pour l'appliquer", a-t-il déclaré tout en soulignant "l'ostracisation" dont est victime, selon lui, M. Tsipras. "Au moins la solidarité à gauche devrait prévaloir", a-t-il conclu.

Lors de sa courte visite française, M. Tsipras n'a en effet été reçu ni par le PS ni par François Hollande. Mais le leader grec n'a pas semblé s'en offusquer, évoquant le "protocole" pour excuser le nouveau président français. "Un de nos objectifs est de forcer les dirigeants européens à regarder la réalité en face", a-t-il lancé, expliquant "qu'aucun peuple ne peut être conduit à une sorte de suicide volontaire".

"Expérimentation européenne de solution néo-libérale de choc"

M. Tsipras n'a pas mâché ses mots pour dénoncer les conséquences des plans d'austérité dans son pays. "On a l'habitude de parler des programmes d'austérité mais en Grèce, ce n'est pas un simple programme d'austérité, a-t-il expliqué. Il s'agit d'une expérimentation européenne de solution néo-libérale de choc qui a conduit mon pays à une crise sans précédent d'allure humanitaire." "Si cette expérimentation continue en Grèce, elle sera exportée dans les autres pays européens", a-t-il estimé, en dénonçant "la guerre entre les forces du travail et les forces invisibles que sont la finance et les banques".

"Il est difficile d'affronter victorieusement notre ennemi car notre ennemi n'a pas de visage, pas de programme, pas de parti et pourtant, c'est lui qui gouverne", a-t-il ajouté. Des mots qui rappellent ceux de François Hollande, le 23 janvier au Bourget, qui avait déclaré, à propos du monde de la finance : "Dans cette bataille qui s'engage, mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti mais il gouverne, cet adversaire c'est le monde de la finance."

Interrogé sur l'idée d'un référendum sur la sortie de la Grèce de l'euro, qui aurait été proposé par Angela Merkel, ce que Berlin a démenti, M. Tsipras a expliqué que "la Grèce est un pays souverain". "Ce n'est pas à Mme Merkel de décider si nous allons vers un référendum ou non", a-t-il ajouté. Voulant adresser "un grand message d'espoir" aux Européens, il a souhaité envoyer "aux oubliettes de l'Histoire" le mémorandum sur l'austérité pour aller vers une "refondation" de l'Europe. "Il n'y a rien à négocier dans le mémorandum car on ne négocie pas l'enfer", a-t-il conclu.

Les leaders de gauche radicale se sont ensuite retrouvés pour une courte réunion publique sur une place à côté de l'Assemblée nationale, devant 200 à 300 personnes.

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